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Comptes publics corrompus : le président Diomaye Faye demande « des mesures conservatoires et correctives sans délais »

Jeudi 13 Février 2025

Le PM Ousmane Sonko lors de sa déclaration de politique générale le 27 décembre 2024.
Le PM Ousmane Sonko lors de sa déclaration de politique générale le 27 décembre 2024.

En conseil des ministres du 12 février 2025, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a enjoint le gouvernement de prendre « des mesures conservatoires et correctives sans délai » après la publication le même jour par la Cour des comptes du Rapport définitif sur la situation des finances publiques entre 2019 et le premier trimestre 2024. Selon le chef de l’Etat, « le premier ministre et le ministre des Finances et du Budget devront prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur », rapporte le communiqué du conseil. 

 

L’audit des finances publiques sénégalaises avait été sollicité par le nouveau gouvernement arrivé au pouvoir en avril 2024 après l’élection présidentielle remportée par Bassirou Diomaye Faye. Dans une conférence de presse tenue par le gouvernement le 26 septembre 2024, le premier ministre Ousmane Sonko avait accusé l’ancien régime d’avoir falsifié et corrompu à dessein les comptes macroéconomiques de l’Etat. Il se basait sur une enquête de l’Inspection générale des Finances (IGF), une entité du ministère des Finances et du Budget. 

 

Dans ses propos d’alors, Ousmane Sonko avait cité l’ancien président Macky Sall exilé au Maroc depuis avril 2024, l’ex ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba, décédé à Paris en octobre 2024 d’une « mort non naturelle », selon le procureur de la République, ainsi qu’Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Ba, deux anciens ministres des Finances sous Macky Sall. 

 

Selon la Cour des comptes, la dette publique du Sénégal en fin d’année 2023 était de 99,67% du produit intérieur brut (PIB) du pays contre 73,6% affiché par l’ancien gouvernement et 83,7% par un document du ministère des Finances et du Budget. L’institution de contrôle alerte également sur « une importante dette bancaire contractée hors circuit budgétaire ». 

 

« Le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023. Cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique », souligne la note du conseil des ministres.

 

Pour le chef de l’Etat, la « trajectoire d'endettement (du Sénégal) doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme. » 

 

Par ailleurs, le « manquement notable » constitué par l’inexistence d’un rapport dédié aux défense fiscales des années 2022 et 2023 est également « un autre point préoccupant » car il « contrevient aux directives de l'UEMOA qui exigent une évaluation régulière des exonérations fiscales accordées par l'État » et complique la gestion des finances publiques dans ce domaine. [IMPACT.SN] 

 
Momo ALADJI
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